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Premier(s) entretien(s) d'anamnèse


PREMIER(S) ENTRETIEN(S)

Les premiers entretiens se distinguent des séances à plusieurs égards. Le premier entretien constitue un moment inaugural, chargé d’angoisse en ce qu’il ouvre sur l’inconnu, autant du côté de l’analyste que de l’analysant potentiel (Claude Nachin, psychiatre psychanalyste).
Il s’agit de la réception de la demande du sujet dont la raison de sa venue et l’objectif premier sont d’être soulagé de sa douleur. La rencontre avec un sujet supposé savoir (l’analyste) est une condition essentielle pour le sujet. L’évaluation qualitative par l’analyste, reconnaissance d’une souffrance psychiqueliée à un conflit interne dont la personne ignore les causes. Il dépend de l’analyste de comprendre la demande du sujet au-delà de ce qui est énoncé par lui-même. Il faut ainsi souligner qu’il revient à l’analyste d’entendre la demande inconsciente ou préconsciente au-delà de la demande manifeste.
Les premiers entretiens constituent alors le lieu du processus d’élaboration de la demande du patient. Lors de ces premiers entretiens il s’agit d’offrir la possibilité au patient d’expérimenter ce qui peut se passer dans la relation entre lui et l’analyste dans le cadre proposé afin qu’il puisse prendre une décision de travailler avec le thérapeute ou pas. Que le processus analytique s’engage ou pas, les premiers entretiens aboutissent à une décision de l’analyste et du patient de la suite à donner à leur rencontre. Ils ont pour fonction de mettre en place un cadre adapté au patient. Cette mise en place étant progressive, distinguer les premiers entretiens du début du travail analytique s’avère une tâche difficile. Par conséquent c’est progressivement que la situation analytique prend place. Pour reprendre Winnicott il s’agit de créer progressivement l’aire transitionnel dans lequel s’installera la relation patient-analyste. La confiance s’établit progressivement pour favoriser la rencontre. Elle s’élabore d’une part à partir de l’écoute centrée vers le sujet et d’autre part d’une attention flottante qui permet à l’analyste de percevoir ce qui se dit au-delà du discours du sujet.
La démarche diagnostique cherche à mesurer l’adéquation de la méthode analytique en fonction du diagnostic. L’établissement d’un diagnostic psychologique, indispensable à la décision thérapeutique, constitue l’objectif des premiers entretiens. La première séance doit privilégier le fonctionnement conscient du Moi en se mettant d’accord avec le patient sur les objectifs du traitement. Également, Les attentes du patient doivent être énoncées par lui-même. Attention à la démarche d’investigation qui pourrait être contraire à la méthode analytique. Un questionnement trop intensif du style interrogatoire peut induire en erreur le patient que la démarche analytique préconise notamment dans l’association libre. Ce qui est appelé « La libre parole » du patient doit s’installer dans l’espace réservé qui suggère l’introspection. L’introduction à l’introspection est à la fois émotionnelle et cognitive. Ainsi la posture de l’analyste quant à sa verbalisation est essentielle. Un interrogatoire trop poussé pourrait dévoiler les principaux champs d’intérêt de l’analyste qui perd ainsi son caractère neutre d’écran de projection, et couperait court aux associations libres et projections spontanées du patient. De plus, toute investigation peut cacher ce qui aurait pu être omis et le sens latent qui l’accompagne.
Cela permet d’envisager la méthode à utiliser en premier lieu c’est-à-dire soit une thérapie de soutien, soit une psychothérapie, soit une psychothérapie analytique. Tout en considérant que la progression des séances peut faire intervenir les trois simultanément ou progressivement selon les capacités introspectives du sujet. L’entretien préliminaire est d’une durée de 45 minute à 1 heure. Tous les entretiens préliminaires ne se ressemblent pas et s’adaptent au sujet et à sa situation.

DEROULEE

1ère partie : le sujet expose la raison pour laquelle il souhaite faire une psychothérapie et les objectifs qu’il veut atteindre. Une demi-heure est dédiée pour cette partie. L’analyste ou le psychopraticien analytique peut accompagner le sujet à parler de lui-même en lui posant des questions ouvertes. Cela permet de faire une ébauche cartographique sur les trois axes économiques, dynamique et topique qui reste évolutive et non définitive.

2ème partie : Selon la disposition du sujet et si cela est nécessaire, des questions complémentaires sont posées en relation aux informations issues de la première partie concernant par exemple, la fréquence des symptômes ressentis (angoisses, anxiété, caractéristiques obsessionnelles, situations phobiques, lieux etc.), la famille (Parents décédés ou pas, frères sœurs, grands-parents, enfants, etc…), les amis, les activités pratiquées, la profession, les intérêts, etc., sans que cela ne ressemble de près ou de loin à un interrogatoire. Tous les thèmes des questions cités ci-dessus peuvent varier selon la personnalité que présente le sujet.

3ème partie : Présentation du cadre thérapeutique :
• La méthode analytique (le travail sur les rêves, le lien entre les souvenirs d’enfance et le présent de l’adulte, la prise de conscience des schémas infantiles et la répétition dans la vie actuelle. Le travail de l’inconscient et la perlaboration, etc.)
• Le fonctionnement des séances en concernant la périodicité, la durée, le coût des séances, la règle de confidentialité, etc.

4ème partie : Cette partie est réservée aux questions du sujet.
5ème partie : La décision du sujet de travailler en séance peut être prise en fin de séance ou plus tard.

EXERCICE PRATIQUE : JEU DE RÖLE

• Objectif : créer pratiquer et s’approprier le déroulement d’un premier entretien.
• Méthode : le jeu de rôle
• Pédagogie : participative et constructive

PREPARATION (10 minutes).

• Un participant du groupe prend le rôle du sujet qui vient consulter un psychanalyste ou un psychopraticien analytique pour la première fois . Il lui est remis un descriptif du profil du sujet qu’il adoptera pendant le jeu de rôle. Il lui est demandé de sortir de la salle et de préparer le rôle qu’il va tenir.
• Un autre participant prend le rôle de l'analyste et accueil ledit sujet en premier entretien.

JEU DE ROLE ( 20 minutes )

• Les participants qui assistent au jeu de rôle notent sur une feuille les commentaires ( rf. consignes) qu’ils feront lors du regroupement dans un premier temps en sous groupe de travail puis ensemble.
Consignes
• Commenter de manière constructive la posture de l'analyste ou du psychopraticien analytique.
• Identifier si les différens points de l'anamnèse ont été respéctés par l'analyste

DISCUSSION (30 à 45 minutes )

• Quand le jeu de rôle s’arrête, faire un point sur les ressentis du patient et de l'analyste dans la relation thérapeutique.
• Ensuite les échanges sur la situation sont énonçés en prenant comme repères les consignes anoncées précédemment. Chacun pourra prendre des notes sur ce qui est évoqué dans les échanges du groupe.

Contact

Pour des informations complémentaires, prises de rendez-vous, ou réservations, je vous remercie de contacter le 06 11 03 39 18

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