auteur : Alain GIRAUD ©2023
J. Bowlby psychiatre et psychanalyste britannique, célèbre pour ses travaux sur l'attachement, la relation mère-enfant écrit « le terme de dépendance est considéré comme gravement erronée. En effet dans le langage de tous les jours , décrire quelqu'un comme dépendant n'est pas dénué de connotation critique. En revanche, dire de quelqu'un qui est attaché à une valeur positive."
Dépendance affective, deux mots dont le premier désigne un état et le deuxième en est la cause. Si la dépendance dit un agrippement dont le sujet ne peut se séparer au point d’y être soumis, alors la cause de la dépendance conditionne le sujet à l’idée que sans elle il ne peut pas se sentir exister.
Le dictionnaire Larousse nous indique que la dépendance « est le fait de dépendre de quelque chose auquel le sujet est lié, voire subordonné. L’état de dépendance matérielle ou psychologique entraîne un manque d’autonomie chez le sujet qui développe un état de soumission, d’assujettissement. » Je peux ajouter que l’état de dépendance présente des variables qui modifient l’intensité de la dépendance chez le sujet de la plus légère à la plus importante.
Selon le dictionnaire Larousse l’affectif est « un état qui relève des sentiments, des émotions, de la sensibilité d’un sujet. C’est ce qui fait la vie affective, sentimentale. » Selon le dictionnaire de la psychanalyse de Laplanche, psychanalyste, et Pontalis, philosophe et psychanalyste, l’affectif qualifie un état selon les affects qu’il regroupe et le constitue. Il s’agit « d’un état affectif pénible ou agréable, vague ou qualifié, qu’il se présente sous la forme d’une décharge massive ou comme tonalité générale. » En d’autres termes l’affectif dépend de la tonalité et de l’intensité des affects. « L’affect est l’expression qualitative de la quantité d’énergie pulsionnelle et de ses variations. » En d’autres termes l’expression des affects détermine l’affectif d’un sujet qui est conditionnée par la manière du sujet à exprimer ses pulsions agressives et bienveillantes par exemple.
Cela conduit à l’idée que l’affectif répond à un besoin vital et en l’occurrence dans le domaine de l’affectif et que la dépendance fait état d’une souffrance si le besoin n’est pas satisfait. Le développement de l’enfant jusqu’à son âge adulte permet à l’individu de construire un socle affectif qui aide à l’apprentissage de sa vie. Quelques fois il arrive que la sécurité affective durant l’enfance ait été carencée. Dans ce cas le sujet adulte essaiera de combler son manque affectif par différentes formes matérielle ou psychologique. Par conséquent la dépendance est en lien avec le socle affectif de l’individu qui souffre d’insécurité. Le transfert affectif s’opérera à la recherche de ce qui manque au sujet.
Je vais expliquer succinctement la façon dont se construit le socle affectif chez l’enfant. De sa naissance à 2 mois environ l’enfant ressent sa maman comme un prolongement de lui-même il est en total indifférenciation. De 2 mois à environ 5 mois, il va revendiquer ses contentements et mécontentements par ses sourires, ses cris, ses pleur. C’est la période des prémices de différenciation des corps. C’est vers 6-8 mois que l’enfant va rencontrer le sevrage et l’éloignement de la figure maternelle qui elle-même va vers ses activités en passant le relais à d’autres figures rassurantes. A ce sujet D.W Winnicott, pédiatre et psychanalyse, écrit « Au cœur de tout cela se trouve l’idée de la dépendance individuelle, la dépendance étant, au début, quasi absolue. Ce n’est que progressivement qu’elle se transformera, selon une voie ordonnée, pour s’acheminer vers une dépendance relative, puis vers l’indépendance.» De la naissance au sevrage l’enfant va être dépendant de la figure maternelle qui va répondre à ses besoins, le nourrir, l’aimer, le rassurer, le sécuriser de sa présence pour qu’il commence à développer les prémices de son autonomie (indépendance affective). « Dans le développement émotionnel de l’individu, le précurseur du miroir c’est le visage de la mère » ainsi l’enfant ressent sa propre image par le visage de sa maman, par le son de sa voix, par son odeur, par ses mouvements, par la mère qui est bienveillante. L’enfant rassuré apprend à marcher vers son autonomie en ouvrant la porte du miroir vers l’extérieur, vers le désir, vers le plaisir, vers la confiance qui « montre une compréhension de ce que j'entends par l'édification d'un sentiment de sécurité fondé sur l’expérience au moment de la dépendance maximale, avant que l'enfant ne soit en mesure d'utiliser la séparation et l'indépendance et d'y prendre du plaisir » .
L’état de dépendance est une période naturelle d’apprentissage qui conduit l’enfant à la capacité de se séparer de l’objet d’amour pour entrer dans un nouvel apprentissage qui est celui du plaisir de la relation d’une part à soi, séparé de l’autre, et d’autre part à l’environnement : D.W Winnicott écrit dans jeu et réalité « l’indépendance implique que l’environnement a été intériorisé, que l’enfant est apte à s’occuper de lui-même » . Il ne pourra entrer dans cette édification que si son sentiment de sécurité est assez existant, valorisant, fondateur, pour lui donner la capacité d’être et de vivre indépendamment de l’autre. Il pourrait alors être dit que la non-dépendance est la capacité à ouvrir et franchir le miroir maternel en toute sécurité que l’enfant se donne à lui-même.
Progressivement l'enfant va poursuivre son développement et cela jusqu’à 36 mois environ en renforçant son estime et la confiance en soi, en s’ouvrant de plus en plus à son environnement qui a la charge de veiller sur lui par ses soins pour continuer à renforcer son autonomie (indépendance affective). Vers 60 mois c’est l’époque de l’école maternelle. Il va pouvoir mettre en pratique ce qu’il a appris au sein de son environnement protégé : Il apprend à voir, à écouter, à entendre les besoins des autres et il exprime les siens propres. Il va se confronter à de nouvelles frustrations qui vont lui permettre d’apprendre à gérer ses émotions de par la confiance et l’estime de soi acquises auparavant. Tout s’enchaîne et ainsi de suite jusqu’à l’étape suivante vers 6-7ans période lors de laquelle l’enfant va se tourner vers l’environnement extérieur, la culture, les autres, etc., parer de son estime de soi, de sa confiance en lui qui vont lui permettre de mieux gérer ses émotions, ses relations affectives présentes et à venir. Bien entendu le renforcement affectif va se poursuivre et cela jusqu’à l’autonomie de l’âge adulte. Il faut aussi considérer que le développement affectif du sujet va lui permettre d’entrer en contact avec les lois, les valeurs, la morale, qui régissent notre vie ensemble jusqu’à l’acceptation par la raison. Il peut être compris que la consolidation du socle affectif permet au sujet d’appréhender sa vie avec son environnement.
A l’inverse J. André, psychanalyste et professeur écrit « la dépendance affective n’est pas l’incapacité d’ouvrir la porte du miroir, puisque l’enfant est poussé vers l’extérieur, mais de franchir le seuil du miroir en emportant avec lui une sécurité intérieure carencée » .
La dépendance affective d’un sujet est générée par un état d’insécurité issue d’un besoin d’amour et de bienveillance transmis incomplètement par un environnement qui avait pour tâche de prodiguer les soins nécessaires lors de l’enfance. Quand D.W Winnicott écrit que la « ..carence des soins engendre un traumatisme réel, mais il existe déjà là une personne qui peut être traumatisée » alors nous pouvons comprendre d’une part que la carence des soins est souvent prodiguée par une personne elle-même carencée, et d’autre part que lorsque le traumatisme surgit les symptômes traumatiques resurgiront . L’enfant transportera en lui cette faille narcissique à la recherche constante du morceau perdu, c'est-à-dire du miroir maternel.
Les carences affectives, de l’estime de soi ou de la confiance en soi, appelées les failles narcissiques vont amoindrir la capacité du sujet à rencontrer émotionnellement son environnement extérieur. Pour l’enfant en bas âge la famille et les personnes proches sont porteuses d’un reflet environnemental et permettent à l’enfant de découvrir progressivement l’extérieur pour que celui-ci puisse l’intégrer en toute sécurité. Mais Il arrive quelques fois que les figures parentales et celles de l’environnement ne soient pas aussi disponibles et attentives aux besoins de l’enfant. Dans certains cas il arrive même que les interactions entre figures parentales et enfant soient inadaptées et laissent des traces indélébiles qui sont appelées traumatiques. Ces traumatismes sont comme des empêchements qui vont être supportés dans la vie lors de l’enfance, d’adolescence et transportés dans celle de l’adulte. Parmi ces empêchements la carence des besoins affectifs est la plus importante et ne répondra que moyennement aux besoins de rassurance, d’amour sécure, de reconnaissance, d’estime et de fierté qui consolide l’appartenance, etc. l’enfant va grandir bien entendu, il va traverser son adolescence pour vivre sa vie d’adulte mais transportera en lui ces besoins carencés qui se logeront bien discrètement dans l’inconscient. Mais au fait c’est quoi l’inconscient ? J.D Nasio nous en donne cette définition « l’inconscient c’est ce qui nous fait agir de telle façon sans que nous le sachions et qui fait ce que nous sommes sans y réfléchir. » Les besoins carencés du sujet sont d’intensité variables. Ils provoquent chez celui-ci le besoin (inconscient) d’aller les puiser chez un autre sous une forme ou autrement. La dépendance affective qui découle de ces carences, de ces besoins insatisfaits ou carencés, fait que la colonne vertébrale affective du sujet se retrouve fragilisée, incomplète, amputée d’une partie qui ne lui a pas été donnée ou retirée.
Le sentiment de dépendance affective est celui de ne pas pouvoir se défaire d’une partie de soi qui réclame l’autre en tant qu’objet de satisfaction de ce qui manque au sujet. Mais cet autre sur lequel le sujet s’agrippe est déjà lui-même chargé de ses empêchements différents certainement et peut répondre à court terme à la demande inconsciente du sujet sans pour autant se laisser envahir par le sujet dépendant affectivement. Cet autre que le sujet rencontre dans sa vie adulte n’est pas le miroir maternel qui aurait la capacité de rassurer le sujet de son insécurité affective débordante. De ce fait c’est en cherchant à combler sa carence que le dépendant affectif rencontre son insatisfaction car l’autre n’est jamais assez comblant, jamais assez rassurant, jamais assez satisfaisant. L’émotion intense de la carence est le manque, cette impression de vide à combler à tout prix. Tout individu s’adapte aux principe de plaisir et principe de réalité qui lui donnent la capacité de vivre en harmonie entre accueil du plaisir et acceptation du non-plaisir (frustrations). Le dépendant affectif est dans une quête de construction de soi. A l’excès, il ne peut pas être dans l’acceptation de la frustration qui sera synonyme de maltraitance et classé psychiquement dans l’armoire des toxiques. Il reste dans son insatisfaction et aura tendance à cliver ses choix et ses jugements entre bon et mauvais, satisfaisants et insatisfaisants. Sa préoccupation est de nourrir sa carence en cherchant une nourriture bienveillante qui lui renvoie une bonne image de lui-même. Pour se faire le dépendant affectif s’entourera, il s’oubliera et sera au service de celui ou celle qui lui donne et promet ce regard, cette présence, qui lui feront oublier que lorsqu’il est seul, il peut s’effondrer, s’anéantir, se perdre, se disloquer, se morfondre, mourir.
Le dépendant affectif va inconsciemment trouver « cet autre illusoire », qui ne sera jamais assez comblant, dans la relation amoureuse, la relation parentale ou encore amicale, là où l’affectif de l’autre vient nourrir celui du sujet à qui il manque cela. Notons bien que dans la relation amoureuse il y a toujours deux acteurs. Pour paraphraser J. Lacan, ce qui fait la rencontre amoureuse c’est là où chacun se retrouve inconsciemment dans l’autre, c’est-à-dire que chacun offre à l’autre ce qui lui manque sans savoir ce que c’est en réalité donc sans savoir ce qu’il offre à l’autre.
Pour le dépendant affectif, le besoin d’être nourrit de l’attention et de l’écoute de l’autre est important. C’est ce qui pourra combler la blessure de la privation ou déprivation de l’enfance qui a creusé le sillon sur lequel le sujet revient sans cesse dans le besoin d’un autre pour compenser ce qui lui manque. Il y a transfert d’une époque de l’enfance où le sillon du manque s’est creusé vers l’époque adulte qui emprunte sans cesse ce sillon pour le combler à la recherche de l’objet sur lequel va s’opérer le transfert inconscient de la figure d’attachement. Tout cela n’est qu’illusion mais le sujet ne le sait pas puisqu’il en souffre et que tout ce fonctionnement-là est inconscient. En présence de la personne qui est idéalisée par transfert inconscient le sujet dépendant est assujettit à celui-ci. La personne idéalisée devient tout aussi inconsciemment l’objet de dépendance du sujet. Inversement la déception est grande et forme un vide abyssal si la personne idéalisée disparait, s’absente pour un temps, ou décide de se sépare du sujet. On assiste dans ces dernières situations à un empêchement qui remonte très loin dans l’enfance ( ref. « le développement affectif de l’enfant ») et laisse identifier une immaturité affective dont souffre le sujet. Daniel Marcelli, pédopsychiatre et professeur, et David Cohen pédopsychiatre écrivent que " l’immaturité affective ou émotionnelle renvoie à un ensemble de conduites marquées en particulier par la difficulté de contrôler les émotions, leur intensité et leur labilité, la difficulté à tolérer la frustration, la dépendance affective, le besoin de sécurité, la suggestibilité, etc."
Le transfert prend place dans la dépendance d'un sujet à l’affectif d’un autre sujet que ce soit dans la sphère amicale, familiale ou amoureuse. Le transfert affectif est la représentation de la sécurité manquante chez soi mais qui est perçue chez l’autre.
L’objet de la dépendance affective sera construit sur la représentation subjective que le sujet a de l’objet visé et qui le conduit à envisager la capacité de l’objet à apaiser sa tension interne qui le met en souffrance. Si la tension psychique existe c’est bien que la nature du manque est importante. Cela conduit à se questionner sur la nature du manque, de quoi est-il fait, à quoi se réfère-t-il, de quelle nature est cette souffrance pour qu’elle soit un fait non dépassé par le sujet. « Le trouble émotionnel observé chez un sujet serait secondaire à un stress sévère et persistant, en ayant ainsi une fonction de défense contre des affects douloureux, mais rendrait aussi les sujets plus vulnérables à adopter une conduite de dépendance» . La représentation subjective est la perception que le sujet a de son environnement tout en sachant que cette perception est issue de son développement psychosexuel, c'est-à-dire de son apprentissage de la vie, de l’amour, de sa capacité à se séparer de l’autre et à se sentir suffisamment unifié pour vivre indépendamment ce qui est ressenti inconsciemment comme un manque insoutenable. J. Lacan, psychanalyste, dit que « Le réel reste énigmatique » alors d’un point de vue subjectif la dépendance à l’objet d’amour est ce qui amène le sujet adulte à l’apaisement illusoire de sa blessure inconsciente. La dépendance affective restitue une angoisse permanente qui est celle de la perte de l’objet aimé, à ce sujet J. Bergeret psychanalyste et professeur écrit : « une angoisse de perte d’objet et de dépression qui concerne à la fois un vécu passé malheureux sur le plan plus narcissique … et, en même temps, reste centrée sur un avenir meilleur, teintée d’espérance, de sauvetage, investie dans la relation de dépendance vis-à-vis de l’autre. »
L’immaturité affective ne vient pas empiéter sur l’intelligence d’un sujet. Vous pouvez connaitre dans vos relations une personne souffrant de dépendance et sans pour autant le décelé.
L’autre idéalisé par le sujet dépendant vient contrebalancer les manques de celui-ci en lui prêtant une attention particulière, une écoute disponible, un amour proche de l’inconditionnel, il ou elle devient un sujet d’étayage sur lequel le sujet dépendant va pouvoir s’appuyer pour soutenir ses défaillances. Le discours psychanalytique utilise le terme d’anaclitique que V. Estellon définit comme « pour désigner une relation d’extrême dépendance à l’autre, tandis que cette dépendance n’est pas admise par la conscience. Étymologiquement cet adjectif évoque ce qui est « appuyé contre ». » Vincent Estellon, psychologue et psychanalyste, énonce ce qui sera le plus marquant chez ces sujets tout en soulignant que les intensités sont variables selon chacun : « recherche de gratifications, de considérations et de récompenses, venant de l’autre (venant contrebalancer le défaut fondamental d’estime de soi) ; hypersensibilité aux remarques ou critiques, intolérance aux frustrations, mécanismes d’échec face au succès (tendance à l’autopunition, à refuser le bonheur) ; l’importance du clivage des pensées, des représentations et des affects ; la prévalence de sentiments de manque, de solitude, de vide, liés aux angoisses d’abandon. »
La dépendance affective est donc une fragilisation de l’équilibre émotionnel en l’absence d’un cadre autonome qui pourrait réguler l’économie psychique. «la douleur laisse derrière elle des frayages si important comme si la foudre avait frappé" , en d’autres termes la personne dépendante affectivement est dans une souffrance narcissique, un cri qui exprime un besoin si intense au détriment d’un désir autonome. C’est en ce sens que le sujet abordera tous les moyens pour se nourrir de la présence de l’autre. Car c’est bien l’absence de l’autre partie d’elle-même qui est en cause, la partie autonome, indépendante, individuée, qui est absente et ce comportement du sujet se révèle ici comme une véritable souffrance. Le sujet dépendant affectivement est dans la dépendance de sa souffrance.
Cela conduit à dire que son intensité sera variable en conséquence de l’environnement dans lequel l’enfant se sera construit, que cela dépend des capacités qui auront été sollicités ou ont été développés au cours de son évolution. Ainsi la dépendance affective peut être vécue comme la résultante d’un trou affectif plus ou moins important, plus ou moins profond, plus ou moins béant, et aura comme conséquence extérieure des comportements plus ou moins marqués selon les sujets.
La crainte du sujet dépendant affectivement est l’effondrement de son monde intérieur et c’est peut être contre cela que le sujet combat. A ce vide affectif, le sujet pourra adopter un faux self afin de correspondre à la demande de l’autre dans l’objectif de la récompense telle que le regard, l’attention, les agissements bienveillants, la mise en valeur, etc. Il tentera par ses moyens infantiles et inconscients de récolter la moisson d’amour dans la relation à l’autre. Cela altérera sa vie au point que sa capacité à être seul s’en trouvera très réduite. Sa recherche de ce qui pourrait apaiser sa désorganisation émotionnelle pourra s’orienter vers ce qui lui inspire la protection bienveillante qu’on peut offrir à l’enfant. Les contraintes qui s’imposent au sujet sont l’indécision, son incapacité à décider pour lui-même, le besoin de contact permanent, le sentiment d’abandon lors des séparations, les poussées émotionnelles incontrôlées, le refus de la non-satisfaction, la crainte d’être oublié, le manque de confiance, la crainte du désaccord, le dévouement excessif, le sacrifice de soi, la peur d’être seul, le sentiment d’être sous l’asservissement de l’autre, de ne pas être reconnu, de ne pas être à l’image de ce que l’autre attend.
La dépendance affective est une réelle souffrance, une incompréhension pour celui qui la vit intensément et qui prend conscience de son état de sa problématique. Le sujet apprend progressivement à sortir de sa culpabilité, de son attachement, son vide intérieur. Il apprend à regagner en estime en découvrant son propre potentiel. Il identifie l’origine de sa dépendance pour l’accepter, la dépasser, pour réguler son équilibre économique des émotions. L’un des objectifs de la psychothérapie est bien là car «La psychanalyse permet de tirer au clair l’inconscient dont vous êtes sujet » .
• D.W Winnicott, Jeu et réalité, Ed. Folio.
• Jacques André Psychanalyse, vie quotidienne, Ed. Stock, 2015.
• Daniel Marcelli et David Cohen, Enfance et psychopathologie, Ed. Elsevier Masson, 2012.
• G. J. Taylor, R. M. Bagby and J. D. A. Parker Disorders of Affect Regulation, Alexithymia in Medical and Psychiatric Illness (Paperback Ed. 1999)
• J. Lacan, La psychanalyse (I et II) » Interview T.V J. Lacan 09 et 16 mars 1974.
• Jean Bergeret Psychologie pathologique, Les états limites et leurs aménagements, Ed. Elsevier Masson, 2012.
• Vincent Estellon, Origine et évolution de la notion d'état limite dans le champ psychopathologique, Ed. Que sais-je ?, 2019.